Partage de compte Disney+ : c'est la fin, Mickey va sévir !

Partage de compte Disney+ : c'est la fin, Mickey va sévir !

Après Netflix, Disney+ s'attaque à son tour au partage de compte, en interdisant dès le printemps 2024 l'utilisation d'un abonnement en dehors du foyer. Un moyen de renflouer ses caisses, alors que le service n'est pas encore rentable.

On s'en doutait, mais cette fois, ça y est : Disney++ commence à prendre des mesures pour faire respecter la fin du partage de comptes ! L'été dernier, le géant du divertissement familial avait clairement exprimé son souhait de lutter contre cette pratique, tandis que des abonnés avaient reçu en septembre 2023 des mails leur signalant les changements apportés au contrat d'utilisation de sa plateforme de streaming, qui comprend des "restrictions sur le partage de compte". "Sauf si c'est autorisé par votre offre d'abonnement, vous ne pouvez pas partager votre abonnement en dehors de votre foyer. Par foyer, on entend l'ensemble des appareils associés à votre résidence personnelle principale et qui sont utilisés par les personnes qui y résident", peut-on lire dans le contrat français.

Il indique clairement que le service a les moyens d'analyser l'activité de ses utilisateurs. Et la firme ne plaisante pas, car "si nous déterminons que vous avez contrevenu au présent contrat, nous pouvons restreindre ou résilier l'accès au service" ! L'accord stipule également que les nouvelles règles s'appliqueront à tous les abonnés "sauf autorisation contraire de votre niveau de service". De quoi laisser la porte ouverte à une nouvelle offre, plus onéreuse, qui permettrait le partage de compte, un peu comme ce qu'à fait Netflix ? D'après les informations de CNN, qui a eu accès à une série de mails envoyés par l'entreprise aux abonnés Hulu – faisant partie de l'offre Disney+ aux États-Unis –, des dispositions vont être prises pour contrer les accès en dehors du foyer dès le 14 mars.

Partage de compte Disney+ : bientôt fini, comme chez Netflix ?

Longtemps redouté, la fin du partage de compte pour les abonnés Netflix a été un véritable tremblement dans le monde du streaming. Cette pratique pourtant très appréciée a plus que jamais le vent en poupe, avec la multiplication des SVOD et les augmentations significatives des tarifs. La stratégie du N rouge était risquée car un tel changement de politique aurait pu engendrer le départ de nombreux clients.

Finalement, c'est l'inverse qui s'est produit, et six millions de nouveaux utilisateurs se sont finalement résolus à souscrire à un nouvel abonnement entre avril et juin 2023, soit bien plus que les départs. Et c'est sans compter les utilisateurs qui ont accepté de payer les 5,99 € supplémentaires pour ajouter un membre extérieur au foyer aux comptes déjà existants ! Cela a visiblement donné des idées à certains de ses concurrents puisque, près de trois mois après Netflix, soit début août 2023, Disney+ s'apprêtait à tester en Inde une restriction sur le partage de compte, comme le rapportait l'agence de presse britannique Reuters.

Partage de compte Disney+ : un moyen de renflouer les caisses

Concrètement, les conditions générales d'utilisation, ou CGU ont été modifiées sur la plateforme américaine afin d'inclure une mention expliquant que les abonnés "seront d'accord pour ne pas usurper ou déformer [son] affiliation à une personne ou à une entité, y compris en utilisant le nom d'utilisateur, le mot de passe ou d'autres informations de compte d'une autre personne, ou le nom ou l'image d'une autre personne, ou de fournir de faux détails sur un parent ou un tuteur." On ne sait pas si Disney+ proposera comme Netflix de payer un supplément mensuel pour partager son compte avec un utilisateur qui n'est pas dans son foyer.

Si ces futures restrictions de partage ne concernent pas la France pour le moment, nul doute que nous y auront droit par la suite – de même que le reste du monde –, une fois que l'entreprise aura validé les résultats des tests et trouvé la meilleure méthode à appliquer. D'autant plus que la plateforme a besoin de renflouer ses caisses. En effet, après avoir investi sans compter dans la production de séries et de métrages originaux – en particulier pour Star Wars et l'univers Marvel –, l'entreprise aux grandes oreilles doit se confronter à des problématiques de rentabilité. Et ce n'est pas la première fois qu'elle irait lorgner du côté de Netflix pour trouver la solution. En novembre dernier, elle lançait en France la formule Standard avec pub, un abonnement en partie financé par la publicité, et augmentait ses tarifs (voir notre article).