Test Google Pixel Tablet : de bonnes idées au prix fort

Test Google Pixel Tablet : de bonnes idées au prix fort

Signant le grand retour de Google sur le marché des tablettes Android, la Pixel Tablet se démarque par sa station d'accueil astucieuse qui la rend pratique dans un cadre domestique. Mais aussi par son prix, bien trop élevé…

Si le marché des tablettes n'est pas des plus florissant, de nombreux constructeurs persistent à proposer de nouveaux modèles. Les plus actifs restent les historiques : Apple avec ses iPad et Samsung avec ses Galaxy Tab. Des tablettes renouvelées chaque année. L'Américain et le Coréen n'ont jamais abandonné leurs places. Les autres (Xiaomi, Lenovo, Honor ou encore Huawei ou Nokia) se partagent les miettes. Malgré ce contexte morose, Google a pourtant décidé de revenir dans la course. Un temps dans le peloton avec ses tablettes Nexus, le géant américain avait depuis presque dix ans déserté le terrain. Il revient aujourd'hui avec la Pixel Tablet, un appareil résolument tourné vers un usage familial avec une prise en main simple et intuitive et qui ne vise pas le top de la performance. Pour l'aider à se faire une place, Google a imaginé sa tablette comme centre de contrôle des objets connectés de la maison en la dotant d'une base de recharge faisant également office d'enceinte. Suffisant pour séduire ? Nous avons pu la tester pendant plusieurs jours. Voici notre verdict.

© Google
Google Pixel Tablet : l'avis de CCM
  • Gabarit et design confortables
  • Station d'accueil pratique
  • Volet audio bien conçu
  • Android 13
  • Autonomie correcte
  • Chauffe rapidement
  • Pas de câble USB-C fourni
  • Dock inutilisable sans la tablette
  • Prix bien trop élevé

Google Pixel Tablet : design classique mais quelques imperfections

La Pixel Tablet ne révolutionne en rien le design traditionnel des tablettes Android. Son bel écran (LCD) de 11 pouces est cerclé d'une bordure de près d'un centimètre de large. Rien d'effrayant puisque celle-ci permet de tenir l'appareil confortablement entre les mains, à l'horizontale ou la verticale, en évitant les faux mouvements sur la dalle tactile. L'écran présente une luminosité suffisante pour une bonne lisibilité mais se montre assez sujet aux reflets.

Les tranches sont légèrement arrondies si bien que même en la tenant pendant une période prolongée, la tablette n'entame pas les paumes de des mains à l'inverse des modèles affichant des bords plats. De la même façon, son poids de 493 g reste suffisamment contenu pour la garder dans la ou les mains pendant un long moment sans ressentir de fatigue. Au sommet de la tranche gauche, sont regroupés les boutons de volume et de mise sous tension. Ce dernier embarque également un lecteur d'empreinte pour déverrouiller l'appareil. S'il se montre plutôt réactif, son positionnement n'est pas des plus adéquats. On peine parfois à le trouver d'autant qu'il ne profite d'aucun relief.

La Pixel Tablet embarque une webcam cachée dans la bordure supérieure de l'écran lorsque celle-ci est tenue à l'horizontale. C'est également là qu'est dissimulé le capteur de luminosité afin d'adapter la lumière produite par l'écran en fonction de celle de la pièce. Mauvaise pioche puisque sitôt que l'on tient la tablette à la verticale, la main gauche a tôt fait de le recouvrir et donc de faire baisser la lumière de l'écran. Heureusement, la luminosité adaptative peut être désactivée. Mais il est regrettable de devoir s'en passer pour un usage classique comme la lecture d'un article ou la consultation d'un site Web lorsque l'on tient la tablette verticalement.

Au bas du dos de la Pixel Tablet, figurent quatre points métalliques. Il s'agit des points de contact pour la station de recharge. La tablette dispose d'une petite zone magnétique permettant de se fixer au dock.

L'association avec le dock s'effectue très aisément sans devoir trop chercher la position correcte. Pour désolidariser la tablette de sa station, une petite rotation suffit. Le dock, qui arbore sur le dessous un revêtement en caoutchouc, reste en place. Les manipulations sont faciles.

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C'est probablement ce dock qui fait la vraie valeur ajoutée de cette tablette Pixel comme nous le verrons plus loin. Il est recouvert d'un tissu maillé gris assez élégant destiné à laisser passer le son puisqu'il fait également office d'enceinte… lorsque la tablette repose dessus. Impossible de l'utiliser sans la Pixel Tab ou avec un autre appareil, même en utilisant une connexion Bluetooth par exemple. Dommage.

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Le dock n'embarque pas de batterie. Il est relié à une prise électrique à l'aide d'un câble standard (non USB-C). Avantage, il suffit de reposer la tablette dessus lorsque l'on a terminé de s'en servir pour la recharger. Pas besoin de passer son temps à chercher un câble ou même d'y penser. Et pour ceux qui compte emmener leur Pixel Tablet en vadrouille, il est également possible de la recharger grâce à son port USB-C. Las, le câble n'est pas fourni.

Google Pixel Tablet : taillée pour un usage familial

La Pixel Tablet ne compte pas entrer dans la course à la performance face aux iPad d'Apple ou Galaxy Tab de Samsung. Sous le capot, elle embarque le SoC maison Google Tensor G2 que l'on retrouve à la manœuvre dans les smartphones de la gamme Pixel 7 de l'américain. Il est épaulé par 8 Go de RAM et 128 Go ou 256 Go d'espace de stockage. Ce processeur ne brille pas particulièrement dans les benchmarks. Avec notre test Antutu il parvient juste à dépasser les 600 000 points. C'est presque la moitié des scores que l'on obtient avec les tests de smartphones haut de gamme mais le résultat reste cohérent avec celui obtenu lors de notre test du Pixel 7 (lire notre test) ou du dernier arrivé, le Pixel 7a (lire notre test).

Les performances de la Pixel Tablet sont à chercher ailleurs, notamment dans toutes les opérations nécessitant l'intervention de l'intelligence artificielle où Google excelle. La retouche de photos dans Google Photos par exemple se montre diablement efficace.

Antutu, Geekbench © CCM
3D Mark, PCMark © CCM

En jeu non plus, la Pixel Tablet ne fait pas d'étincelle. Si elle convient pour les titres occasionnels, il ne faut pas trop lui en demander pour les jeux plus exigeants. Notre test avec Genshin Impact montre rapidement les limites de l'appareil. 30 fps avec un niveau de détails moyen, c'est le prix à payer pour que la fluidité soit au rendez-vous. On peut grimper à 45 fps mais difficile de faire plus.

Pour tout ce qui touche à l'utilisation classique d'une tablette comme le streaming vidéo, la consultation de sites Web ou des réseaux sociaux, la messagerie, etc. le SoC Tensor G2 remplit parfaitement son office avec toutefois un peu trop d'enthousiasme. Nous avons en effet remarqué une chauffe rapide de la tablette. Sans même lui demander des opérations exigeantes (comme le surf sur le Web ou la consultation d'un fil Twitter) nous avons remarqué un point de chauffe situé à l'arrière près du bord gauche, là où se situe la webcam. Au point que, au bout d'une heure, cela en devient presque inconfortable lorsque l'on tient la tablette à la verticale.

Google Pixel Tablet : la bonne idée, c'est le dock

Pour distinguer sa tablette, Google la propose avec une station de charge faisant également office d'enceinte. Une fois posée sur ce dock, la Pixel Tablet s'ouvre à de nouveaux usages. La lecture d'une vidéo YouTube commencée hors du dock se prolongera par exemple en profitant du son de la station d'accueil sitôt la tablette posée dessus. L'accessoire permet également de passer des appels audio ou vidéo avec une meilleure qualité sonore. En outre, la Pixel Tablet dispose de la fonction Chromecast. Il est donc possible d'y afficher le contenu provenant d'un smartphone ou d'un ordinateur en passant par ce système très simple.

© CCM

On apprécie donc essentiellement la station d'accueil pour le son. Même si la tablette s'en sort déjà de manière très convenable avec ses quatre haut-parleurs, le dock amène plus de basses, plus de puissance et plus de clarté. On regrette seulement qu'il ne soit pas possible de cumuler les deux sorties audio (les haut-parleurs de la tablette et celui du dock) lorsque la Pixel Tablet repose sur la station.

Google compte bien aussi faire de cette tablette le centre de contrôle de la maison connectée. L'application Home, accessible depuis l'écran de verrouillage, permet ainsi de gérer les appareils compatibles Google Assistant connectés de la maison. Pratique.

Autres possibilités, transformer la tablette, lorsqu'elle n'est pas utilisée, en cadre photo numérique (vous vous souvenez ?), en pendule ou encore profiter de petites animations pour indiquer la météo actuelle. Ce n'est pas la révolution mais ça fait son petit effet. Enfin, Google Assistant est bien évidemment au rendez-vous

Google Pixel Tablet : Android 13 à bord et applis optimisées

À l'inverse de l'univers de smartphones, les tablettes restent souvent les parents pauvres lorsqu'il s'agit de disposer d'une version récente d'Android. Pour sa Pixel Tablet, le géant américain ne pouvait pas décevoir. L'appareil tourne d'emblée avec Android 13, la dernière version en date de son système d'exploitation mobile. Le fabricant indique que l'appareil recevra les mises à jour de sécurité pendant cinq ans mais ne précise pas le nombre de mises à jour majeures d'Android prévues. La plupart des applis maison (Chrome, Home, Photos, Meet, Gmail, YouTube, etc.), ont par ailleurs été optimisées pour tirer le meilleur des possibilités de l'engin. Notons au passage que la Pixel Tablet embarque également une version de Google TV, l'interface logicielle que l'on retrouve sur un grand nombre de téléviseurs et de boîtiers TV Android (voir notre guide d'achat) et qui permet de profiter de services de streaming. À notre grand étonnement, si Prime Video et Dinsey+ sont bien présents, Netflix ne fait pas parti du voyage. Bizarre.

D'autres applis ont également été optimisées pour la tablette de Google. C'est le cas de WhatsApp, Microsoft Teams, Minecraft, OneNote, ou encore les outils de la suite bureautique de Microsoft. Quelques applis semblent toutefois échapper à ce travail. C'est par exemple le cas d'Instagram qui s'affiche avec de larges bandes noires latérales à l'écran. Dommage.

Enfin, la Pixel Tablet se révèle un bon outil pour la visioconférence. L'application Meet tire parti de la caméra frontale de 8 Mpx pour fournir une image de bonne qualité, même lorsque la lumière vient à manquer. On apprécie le suivi du cadrage qui permet de garder le focus sur le sujet principal en élargissant ou rétrécissant le champ de vision afin de la garder, autant que faire se peut, au centre de l'image.

En photo, la caméra arrière de la Pixel Tablet donne, pour son calibre, des résultats très corrects pour des clichés ponctuels. Prendre des photos avec une tablette n'est jamais aisé. Ces appareils ne sont pas conçus pour ça.

Google Pixel Tablet : une autonomie correcte

La Pixel Tablet se repose sur une batterie de 7020 mAh (27 Watt heure). Ainsi équipée, Google annonce une autonomie de 12 heures en streaming vidéo. De notre côté, avec un usage basé sur le surf sur le Web, le streaming vidéo, quelques jeux, l'utilisation des réseaux sociaux, notre Pixel Tablette a tenu un peu plus de 10 heures. Un score honorable mais pas extraordinaire non plus s'il s'agit de l'utiliser de façon intensive (pendant un long voyage par exemple). En mode sédentaire à la maison, cette autonomie devient anecdotique. Puisqu'au lieu de la laisser traîner sur la table basse du salon, il suffit de la poser sur sa station de recharge pour refaire le plein sans y penser. Pratique. À noter par ailleurs qu'Android dispose d'une fonction Batterie adaptative qui cale le rechargement de l'appareil en fonction de l'utilisation qui en est faite afin de prolonger la durée de vie de l'accumulateur.

Google Pixel Tablet : faut-il craquer pour la tablette et son dock signés Google ?

Confortable au quotidien, suffisamment légère pour ne pas provoquer de crampe pendant une longue utilisation, dotée d'un grand écran de 11 pouces bien calibré et lumineux, la tablette de Google, à défaut de se montrer exceptionnelle, remplit parfaitement le cahier des charges que l'on attend de ce type d'appareil. Sa station de charge, incluse dans la boîte, constitue la bonne surprise en permettant de varier les usages et en apportant plus de confort. Pas sûr toutefois que ce soit suffisant pour remporter la palme. Car c'est au niveau du tarif que ça coince. Google propose en effet ce duo pour 680 euros tout de même. Dans cette tranche de prix, on dégotte l'excellente Tab S7 FE de Samsung (649 euros) ou encore l'iPad de 10e génération d'Apple (lire notre test) offrant une meilleure autonomie. Certes, aucun de ces deux modèles n'est livré avec une station de charge/enceinte mais leur rapport qualité/prix se révèle supérieur. Pour vraiment séduire, Google va devoir revoir son tarif à la baisse.

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