Les smartphones seront bientôt interdits à l'école - et dans certains lieux publics

Les smartphones seront bientôt interdits à l'école - et dans certains lieux publics

Pour protéger les enfants des écrans, certains établissements scolaires vont interdire purement et simplement les smartphones dans leurs murs. Et des villes commencent à faire de même dans les lieux publics et pour tout le monde !.

Avec l'avènement du numérique, les enfants sont de plus en plus exposés aux écrans, et ce de plus en plus tôt. D'après l'étude d'Express VPN, à peine sortis de la petite enfance, les plus jeunes sont déjà exposés aux écrans, 40 % des enfants de 4 ans disposant déjà de leur propre tablette, ordinateur ou smartphone. Et cela ne va pas en s'améliorant avec l'adolescence, où 95 % des 14 ans possèdent un téléphone. De quoi ouvrir pleinement la voie à de nombreuses activités en ligne, aux réseaux sociaux… et à toutes les dérives qui en découlent.

Au point de susciter l'inquiétude des parents, des professeurs et de nombreux organismes, qui plaident pour un encadrement de leur utilisation, en particulier pour les smartphones. Addiction, contenu violent ou inapproprié, prédateurs sexuels... Les dangers sont nombreux ! Emmanuel Macron lui-même a évoqué la possibilité d'imposer des restrictions, voire des interdictions d'accès aux écrans pour les plus jeunes. Le problème a récemment été remis sur le devant de la scène dans les établissements scolaires où, en plus de la distraction que l'appareil entraîne et de son impact sur la concentration et l'apprentissage des élèves, plusieurs affaires tragiques ont démontré leur rôle, parfois fatal, dans les cas de cyberharcèlement.

Une situation qui amène certains gouvernements à prendre des décisions radicales. Car la France n'est évidemment pas le seul pays touché par ce phénomène. Au Royaume-Uni également, une part importante des jeunes possèdent un smartphones, avec 53 % des jeunes de la tranche des 8-11 ans, chiffre qui monte à 96 % pour les 12-15 ans. Même les tout petits sont concernés, puisque, entre 5 et 7 ans, ils sont déjà 20 % à en avoir un. Aussi, le gouvernement britannique a prévu d'envoyer des directives à l'intention des chefs d'établissement pour réaffirmer sa volonté d'interdire aux élèves d'utiliser leurs appareils. "Quand vous allez à l'école, vous allez apprendre, créer des liens, parler à des gens, socialiser, vous instruire. Vous n'allez pas vous asseoir avec votre téléphone portable ou envoyer des messages alors que vous pourriez parler à quelqu'un", explique la secrétaire à l'Éducation Gillian Keegan. Ainsi, les chefs d'établissement sont libres d'interdire purement et simplement les appareils dans l'enceinte de l'école, d'instaurer un système de dépôt dans des casiers, ou tout simplement de permettre aux élèves de conserver leur appareil sur eux, mais sans avoir le droit de s'en servir.

En France, les smartphones sont en théorie interdits dans l'enceinte des lycées et des collèges. La loi permet au conseil d'administration des lycées d'introduire, dans le règlement intérieur, l'interdiction de l'utilisation par les lycéens de ces appareils. Cette interdiction est valable pendant le temps scolaire, mais aussi périscolaire. Il appartient à chaque établissement de déterminer des modalités pratiques pour assurer le respect de la loi.

Mais certains vont plus loin encore. En Seine-et-Marne, les habitants de la ville de Seine-Portont voté la "charte communale pour le bon usage des écrans", qui interdit tout simplement, pour absolument tous les habitants, d'utiliser leur smartphone devant les écoles, dans les magasins, en marchant dans la rue, ou lorsqu'ils sont plusieurs dans un espace public ou associatif. La charte encourage également les parents à bannir les écrans au sein du foyer. Un projet qui est loin de faire l'unanimité puisque, sur les 1530 électeurs que compte la commune, seuls 272 se sont déplacés, et le "oui" l'a emporté à 54 % seulement. Cela étant, l'arrêt n'a aucune valeur juridique, et il n'y a aucune sanction prévue pour ceux et celles qui ne le respecteraient pas. Il s'agit surtout d'un moyen de mettre en lumière un phénomène et d'encourager un mouvement collectif. Mais, en tout cas, il s'agit bel et bien d'un véritable problème qui mérite d'être discuté.