Consommation électrique des box Internet : la vérité grâce à l'Arcep

Consommation électrique des box Internet : la vérité grâce à l'Arcep

Combien consomment réellement les box Internet, les décodeurs TV et les répéteurs Wi-Fi qui fonctionnent en permanence dans nos foyers ? On le saura bientôt grâce à l'Arcep qui récolte des mesures auprès des opérateurs.

Dans un contexte de crise économique et écologique généralisée, il est plus que jamais important de contrôler et de réduire sa consommation énergétique. Et notamment sa consommation électrique. Car avec un nombre d'appareils toujours croissant dans les foyers, la facture peut vite grimper, avec des mauvaises surprises dues à des coûts cachés. Et si le Gouvernement a lancé une grande campagne de communication il y a quelques semaines pour sensibiliser le public à ce sujet critique en l'incitant à adopter des gestes écoresponsables, plusieurs institutions poursuivent des actions concrètes sur le long terme pour maîtriser les problèmes liés à l'énergie et l'environnement.

Mesures Arcep : la consommation électrique des box sous surveillance 

C'est le cas de l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) qui collecte depuis 2020 auprès d'acteurs du numérique – notamment les principaux opérateurs télécoms – différentes données sur leur impact environnemental afin de réaliser une enquête sur le "numérique soutenable". Une première édition a déjà été publiée, une deuxième arrivera au printemps 2023, et une troisième en fin d'année. Pour cette dernière, l'Arcep étend depuis ce début d'année sa collecte de données aux fabricants de terminaux (smartphones, ordinateurs, téléviseurs connectés…) et aux opérateurs de centres de données. Mais elle entend aussi surveiller de près la consommation des box, décodeurs TV et autres répéteurs Wi-Fi qui sont souvent plus gourmands en électricité qu'on ne croit, d'autant qu'ils restent généralement allumés en permanence. Et le régulateur, qui a publié ce 5 janvier 2023 la procédure détaillée du protocole de mesure fait plutôt bien les choses en tenant compte de différents cas d'utilisation, pour mieux coller à la réalité.

Cette démarche répond à plusieurs objectifs : informer sur les impacts environnementaux du secteur numérique ; identifier les activités des acteurs économiques susceptibles d'avoir un impact sur l'environnement ; inciter ces mêmes acteurs à cibler leurs actions vers les mesures les plus efficaces en matière d'impact environnemental ; suivre l'évolution des données afin de voir l'impact des actions de protection de l'environnement.

L'Arcep récolte de plus en plus de données au fil des ans, ce qui lui permet de dresser des cartes de couverture de la fibre optique, de la 4G et de la 5G en France par exemple. L'Autorité récolte désormais les données des fabricants de terminaux comme les smartphones, ordinateurs, téléviseurs connectés, mais aussi les box des opérateurs, les décodeurs TV ainsi que les répéteurs Wi-Fi. Pour les fabricants de terminaux, les données concernent les émissions de gaz à effet de serre dues à la fabrication et à la vente, le volume de terres rares et métaux précieux utilisés pour la fabrication, les volumes de vente des terminaux neufs et reconditionnés, leur durée totale d'utilisation et la consommation électrique des téléviseurs et des écrans d'ordinateur.

Première édition du rapport pour un numérique soutenable. © Arcep

Le gendarme des télécoms va également récolter des mesures dans les centres de données en France sur leurs émissions de gaz à effet de serre, la puissance électrique maximal des équipements informatiques dans les centres de données, leur consommation énergétique et électrique et sur les volumes d'eau utilisés. Enfin, l'Arcep demande aux opérateurs de préciser la consommation électrique des équipements fournis à leurs clients, soit les box internet (Livebox, Freebox...), les décodeurs TV et les répéteurs Wi-Fi, afin de comparer les données entre elles et informer le consommateur sur les facteurs qui influencent la consommation électrique de ces équipements.

Consommation des box Internet : un protocole adapté aux situations réelles

La mesure de la consommation électrique des box Internet, des répéteurs Wi-Fi et des décodeurs TV s'effectuera dans cinq situations. Tout d'abord, il s'agira de mesurer la consommation d'une box qui n'est connectée à aucun PC et d'une autre qui n'a pas activé le Wi-Fi et ne possède aucun trafic. Une autre mesure est prévue en laissant la box connectée à un PC et en activant le Wi-Fi tout en n'ayant aucun trafic. Enfin, deux mesures devront être réalisées en cas de trafic avec une bande passante à 5 Mbit/s et avec un débit de 50 Mbit/s.

Première édition du rapport pour un numérique soutenable. © Arcep

Pour les répéteurs Wi-Fi, trois cas de figure seront étudiés : un répéteur Wi-Fi inutilisé, un répéteur Wi-Fi utilisé avec un client connecté sans aucun trafic et un répéteur Wi-Fi utilisé avec un débit actif. Enfin, la consommation des décodeurs sera mesurée avec un décodeur en veille, 20 minutes après la mise en veille et arrêté directement, ainsi que dans quatre situations différentes : lors de la visualisation d'une chaîne en direct, lorsque le décodeur n'est pas connecté à une antenne TNT, lors de la lecture d'un replay et sur un service OTT populaire (Netflix et YouTube).

Toutes ces mesures permettront à terme d'avoir une vision plus précise de la consommation réelle de ces équipement numériques désormais indispensables dans notre vie quotidienne. Elles s'accompagneront en outre de la mise en place par les opérateurs d'outils permettant aux abonnés de gérer plus finement l'état – et donc la consommation – de leurs matériels, en particulier des box. Les fabricants et les FAI ont déjà pris conscience du problème, en commençant à proposer des équipements moins énergivores et plsu écologiques, à l'instar des dernières box d'Orange et de Bouygues Telecom. Le début d'un vrai changement ?    

Guide box et connexion Internet